domingo, 14 de novembro de 2010

Conception entre science et art. Regards multiples sur la conception. Jacques Perrin

"Au désenchantement du monde succède un enchantement des choses."

"Dans la période des temps modernes, l´homme marque le monde de son empreinte et le place dans la perspective de sa raison: mathématisation du monde, géométrisation de l´univers, développement de la technique et de la science, problématisation du réel. L´activité de conception devient l´instrument de cette mise en perspective humaine et rationnelle des choses. Nous entrons alors dans l´époque des conceptions du monde: le monde est ce qui peut être représenté et pensé."

"La conception n´est pas un acte intellectuel libre ou arbitraire. Elle s´intègre dans une culture qui institue un rapport rédéfini de l´homme au monde tout comme dans un jeu de connaissances et de contraintes techniques. La conception est une façon d´entrer en système avec le monde pensé lui-même comme système. L´activité de conception est finalement un jeu de reflets où l´imagination et la pensée techniques croisent une représentation du monde, où l´objet croise le monde jusqu`à le supplanter en un infini et pur jeu d´illusions, source d´un baroque contemporain que nous éprouvons jusqu´au vertige."

In Michel Faucheux. De l´époque des conceptions du monde à l´époque des conceptions techniques.

Conception entre science et art. Regards multiples sur la conception. Jacques Perrin

"[...] le problème n´existe pas in extenso, il est le résultat d´un processus de recherche."

"Nous retrouvons ici en lui apportant des éléments d´explication la situation décrite par Galland: «de plus en plus de débats et de problématiques tant dans les milieux de la recherche que dans les milieux professionnels et dans le débat public, s´expriment autour de la notion de risque. Mais d´autre part, et en dehors de certains domaines d´activités bien circonscrits ou la culture de risque est traditionnellement très forte, les notions et les outils issus de l`analyse du risque tardent encore à devenir de véritables outils de gestion et d´aide à la décision.»"

"La notion d´efficience est utilisée par la suite et se différencie de celle d´efficacité. Si l´efficacité mesure la capacité à mobiliser des ressources pour atteindre un objectif donné, la notion d´efficience renvoie quant à elle au moyen terme, où les ressources et les objectifs peuvent être amenés à évoluer (Ruffier, 1996). Il s´agit de l´inscription de l´efficacité dans la durée."

"La recherche d´efficience ne doit pas pour autant faire négliger l´importance de la recherche d´efficacité (qui est quelque part à la base des conditions d´émergence des systèmes d´aide à la décision). Toutefois les solutions ou les options retenues sous conditions d´efficacité ne doivent pas porter des irréversibilités qui seraient en contradiction avec le souhait d´efficience. C´est bien cette voie médiane qu´il faut rechercher inscrivant l´efficacité (ou les formes acceptables comme telles) dans une recherche d´efficience.
La question est de savoir «fermer» intelligemment un context «ouvert» c´est-à-dire en connaissance de causes et de conséquences. L´apprentissage d´un part, la pluridisciplinarité d´autre part, en sont les vecteurs."

In Marcel Miramond, Pascal Le Gauffre, Thierry Prost. Systèmes d´aide à la décision et conception de problèmes en génie urbain.

Conception entre science et art. Regards multiples sur la conception. Jacques Perrin (dir.; Presses polytechniques et universitaires romandes, 2001).

"Dénommer nécessite donc de s´interroger sur la relation terme concept."

"Selon Sapir, notre mode de pensée est avant tout linguistique. Le monde qui nous entoure n´existe que par la langue commune à un group d´individus. Sapir (1929) avance que «les mondes dans lesquels vivent différentes sociétés sont des mondes distincts et non pas un seul et même mond étiqueté différemment». La portée d´une telle affirmation était à l´époque principalement socioculturelle. Nous ne pouvons cependant la dissocier totalement de l´évolution des techniques et de la terminologie des langues de spécialité. L´idée d´un déterminisme linguistique a souvent être associée à celle d´un relativisme linguistique. En 1956, Benjamin Lee Whorf avançait: «le monde se présent comme un flux kaléidoscopique d´impressions que notre esprit doit organiser - ce qui implique principalement les systèmes linguistiques dont nous disposons.» La perception que nous avons du monde serait donc altérée par la langue que nous utilisons."

"C´est par, et grâce à sa forme linguistique que le concept vit. Le processus de dénomination entretient un paradoxe, celui d´être en partie arbitraire et en partie motivé. Si, comme on l´affirme parfois, de façon volontairement prococante, certes réductrice mais néanmoins empreinte d´une certaine vérité, concevoir consiste à classifier puis à unifier, alors la terminologie témoigne même partiellement de cette démarche. Il semble cependant que l´expression linguistique ne se contente pas d´accompagner la démarche de conception. Elle semble être en mesure, comme nous venons de le voir, si ce n´est de le déterminer au moins de l´influencer."

In Richalot, Jérôme. "Terminologie et conception application au domaine de la piézoeléctricité".